Le diocèse d’Abomey a célébré cette année une initiative pastorale inédite : la Semaine diocésaine du bénévolat, organisée autour de l’anniversaire d’érection du diocèse. L’évènement n’était pas seulement symbolique ; il s’est voulu une manière d’incarner, dans le concret, la solidarité évangélique vécue au quotidien.
Pendant plusieurs jours, paroisses, mouvements et associations se sont relayés pour poser des gestes gratuits au service des plus vulnérables : visites aux malades, soutien aux personnes âgées, actions de nettoyage dans les quartiers, distribution de vivres et accompagnement des enfants en situation de précarité. Au-delà des chiffres, c’est l’esprit qui a marqué : celui d’une Église qui ne se replie pas sur elle-même, mais qui sort, rencontre, écoute et soulage.
Selon les responsables des équipes paroissiales impliquées, cette semaine a été un puissant rappel de la vocation de l’Église : être signe et ferment de fraternité. Beaucoup de participants ont témoigné d’une découverte nouvelle de la mission. Ils ont compris que servir ne se limite pas aux célébrations liturgiques ou aux structures officielles, mais peut se vivre simplement, au contact de personnes qui attendent parfois juste une présence.
L’une des originalités de cette semaine a été d’associer activement les jeunes. Dans plusieurs doyennés, ils ont pris la tête des actions sociales, encadrés par des religieux et des laïcs expérimentés. Certains d’entre eux, au terme de l’expérience, ont exprimé le désir de poursuivre l’engagement au-delà de la semaine officielle, en lançant des « brigades de fraternité » sur leurs paroisses.
Cette démarche sociale n’est pas isolée : elle s’inscrit dans une dynamique plus large portée par le diocèse, qui rappelle souvent que la foi chrétienne se vérifie dans la qualité du lien aux autres. Il ne s’agit pas seulement d’organiser des évènements, mais de développer une culture de la charité, durable et incarnée. Plusieurs responsables pastoraux ont proposé que cette initiative devienne annuelle et qu’elle soit structurée comme un véritable réseau diocésain de bénévolat.
L’attention portée aux plus fragiles a également permis de nouer un dialogue avec les autorités locales et certaines associations civiles, qui ont salué le rôle pacificateur et préventif de ce type d’actions. Là où certains voient des tensions sociales, l’Église rappelle que la proximité et la fraternité peuvent ouvrir des chemins de confiance.
La Semaine diocésaine du bénévolat a donc servi de révélateur : elle a montré que les ressources du diocèse ne résident pas seulement dans ses structures, mais surtout dans la générosité silencieuse de ses fidèles. Elle rappelle aussi que l’engagement social n’est pas réservé aux spécialistes, mais qu’il est accessible à tous : un regard, une visite, un temps partagé peuvent devenir signes de miséricorde. À l’avenir, le diocèse d’Abomey entend poursuivre cette dynamique et encourager chaque paroisse à intégrer régulièrement des actions de solidarité dans sa vie ordinaire.
Plus qu’une initiative ponctuelle, cette semaine pose un jalon : celui d’une Église en sortie, servante et proche, qui fait de la fraternité non un discours mais une manière d’habiter le territoire.